Naissance de la monnaie romaine
Les premières monnaies d' Italie centrale étaient de bronze. Elles étaient non pas frappées, mais fondues en lingots de bronze, connu sous le nom d'Aes rudes et portant des dessins en relief (Aes signatum). Ils étaient certainement utilisés comme des lingots échangeables selon leur poids plutôt que comme monnaie.
Leur succédèrent des monnaies auquel on se réfère sous le nom d'Aes grave qui avaient un poids plus régulier. Aux environs de 289 AV. J.C., les romains, pour faciliter leur commerce avec les autres Etats italiens, mirent en place un monnayage comprenant des espèces en argent, et commencèrent à réduire les émissions de bronze coulé au profit de la frappe. Les monnaies d'argent, le didrachme, la double litra et la litra, étaient inspirées des monnaies de la grande Grèce (la Sicile). Quelques années plus tard, entre la première et la seconde guerre punique, ce monnayage subit quelques modifications. L'introduction d'une nouvelle série d'Aes grave, dont le type devint la norme pour les émissions suivantes de la république, et le remplacement des didrachmes par des quadrigati portant une tête Janiforme et les Dioscures au revers.
La 2° guerre Punique
La marque de valeur se trouve normalement sur les 2 faces de la monnaie. La crise de la seconde guerre punique fut responsable d'une complète restructuration du système monétaire romain. Vers la fin du III° siècle AV. J.C. l'Aes graves subit une rapide réduction de poids, et fut graduellement remplacé par des monnaies exclusivement frappées, la transition étant complète vers 211 AV. J.C. La même date vit également l'abandon du quadrigatus d'argent au profit d'une nouvelle monnaie plus légère, le denier, qui était fixé à 10 as. Plus tard, vers 141 AV. J.C., il fut fixé à 16 as, valeur qu'il conservera en devenant la principale coupure du système monétaire de la république et de l'empire jusque dans la seconde moitié du III° siècle.
Evolution monétaires sous la République
Toujours en 211 AV. J.C. le quinaire d'argent (1/2 denier) et le sesterce (1/4 denier) furent introduits, mais ces coupures ne furent jamais émises de façon régulière. Le tableau se complète avec le victorianus, monnaie plus légère que le denier, et qui fut certainement émis pour faciliter le commerce avec les cités grecques du sud de l'Italie. Avec l'expansion des horizons de Rome après la seconde guerre punique, la frappe des victorianus cessa.
Les monnaies d'or n'étaient frappées qu’en cas d'urgence, et elles sont toutes très rares. Durant la lutte qui suivit l'assassinat de Jules César, l'or fut monnayé par et pour les différents contestataires. Une de ces monnaies est un aureus pourtant le nom et le portrait de Brutus, et frappé par Casca Longus .
Aucune monnaie de bronze ne fut émise après 84 AV. J.C. sauf brièvement sous Jules César.
Naissance de l'empire : les réformes monétaires d'Auguste
Dés qu'Auguste obtint le pouvoir et restaura la paix, il réorganisa la monnaie et repris l'émission de bronze. Il garda sous son contrôle le monnayage de l'or et de l'argent, laissant celui du cuivre et de l'orichalque (laiton) au sénat, d'où le fameux S C sur ces monnaies (pour Senatus Consulto). Ces monnaies sénatoriales furent émises à partir de 18 AV. J.C., et au début, le nom du monnayeur était inscrit dans la légende, mais à partir de 4 AV. J.C, ce nom disparut. C'est aussi à partir de cette période que l'or fut émis régulièrement.
la tétradrachme
Auguste et ses successeurs ont poursuivit la frappe de grandes monnaies d'argent, égales à 3 deniers, appelées alors cistophores ou aussi tétradrachme. Les monnaies de cette taille et ce cette valeur qui dérivaient leur nom de CISTA MYSTICA (la tête mystique) qu'elles portaient au début étaient la monnaie principale en Asie Mineure depuis le II° siècle AV. J.C., et bien que leur type durant l'empire s'adapta au modèle général des monnaies romaines, elles restèrent longtemps en usage.
As et dupondius
Le dupondius et l'as, bien que de même taille pouvaient être distingués par la couleur du métal (l'orichalque étant jaune, et le cuivre étant rouge). La tête radiée de l'empereur, sur les dupondius n'apparaissant systématiquement que plus tard. Dans certains ateliers asiatiques, Néron porta un intérêt particulier au monnayage impérial, au point d'instituer un as et un quadran d'orichalque, en plus de ceux de cuivre. Dans tous les cas ces monnaies ne lui ont pas survécus, exceptions faite de ceux émis par Trajan ou Hadrien.
Sesterces
Les sesterces des I° et II° siècles Ap.J.C sont parmi les monnaies les plus attrayantes des monnaies romaines. Le plus souvent très finement gravées. Dans le meilleur état possible, elles atteignent toujours des prix élevés. Les as et dupondius également, bien que leur diamètre n'offre pas le champ des sesterces, sont souvent de très beaux exemples de l'art des graveurs de l'époque.
Néron avait réduit le poids de l'or, et l'alois de l'argent. Ensuite, plusieurs empereurs en quête d'agent firent de même, jusqu'au règne de Caracalla, ou le denier ne comportait plus que 40 % d'argent. Il fini d’ailleurs d’avilir le denier en créant une nouvelle monnaie de même métal, qui, bien qu'égal au poids de 1 1/2 denier, circulait officiellement au tarif de 2 deniers.
Antoniniens
Cette monnaie connue sous le nom d'Antoninien est née auu tout début du III° siècle. L'empereur y porte systématiquement une couronne radiée, en opposition au denier ou il y est systématiquement lauré. Dans le cas d'une impératrice, l'antoninien se distingue grâce à un croissant placé sous le buste de l'impératrice. L'antoninien, qui poussa le denier hors de circulation au milieu du III° siècle, s'avili lui-même de plus en plus, jusqu'au règne de Gallien, ou il n'était plus qu'une modeste monnaie de bronze voir de cuivre, souvent de petit module, avec une éventuelle trace d'argent, voir un léger placage argenté. Aurélien lors de sa réforme lui rendit sa taille originelle, mais ne fit rien pour améliorer sont contenu d'argent. Les antoniniens de Claude II, et des usurpateurs gaulois furent largement copiés par des ateliers clandestins. Bien que parfois certaines sont de bonnes copies, la plupart sont très stylisées et de beaucoup plus petite taille que les monnaies officielles. On a nommé ces monnaies imitations barbares, et la datation exacte de ces différents types de monnaies est toujours l'objet de controverses.
La monnaie au III° siècle
Ainsi le monnayage impérial fut réduit à un très bas niveau, excepté pour l'or, qui resta de bonne qualité bien que fluctuant en poids. Les sesterces, dupondius, et as furent émis plus ou moins régulièrement mais tombèrent hors d'usage quand l'antoninien ne devint lui-même rien de plus qu'une monnaie de bronze. Le dernier sesterce de l'ancien modèle fut émis par Postume (qui frappa également des coupures inférieures) L'innovation de Trajan Dèce (249 - 251) fut le double sesterce, (empereur radié). Cette monnaie en réalité à peine plus lourde qu'un sesterce du début de l'empire est rare ne survécue pas à son règne.
Les réformes de Dioclétien
Dioclétien à la fin du III° siècle restructura complètement l'empire, et fit de même pour le monnayage. Le plus important de ces changements fut l'introduction de deux nouvelles coupures, l'argenteus, monnaie d'argent d'à peu près même alois et même poids que le denier de Néron, et le follis, monnaie de bronze argenté ressemblant à l'as des débuts de l'empire. Les émissions d'antoniniens devinrent discontinues, mais une monnaie similaire était toujours frappée pendant la décade qui suivit la réforme. Cette monnaie avait la même taille que l'antoninien, mais, l'empereur y était également radié, ne portais jamais la marque XXI au revers, et ne contenait plus aucune trace d'argent. On se réfère à cette monnaie comme des monnaies radiés post-réformée.
La refonte monétaire de Constantin I°
Constantin le grand fit de nouveaux changements dans le système monétaire. Au lieu de l'Aureus (1/60 de livre d'or), il introduisit une nouvelle monnaie, le solidius, (1/72 de livre d'or). Le solidius, d'abord émis vers 310 remplaça rapidement l'Aureus comme monnaie d'or standard dans tout l'empire. Les autres coupures qu'il introduisit également étaient le semissis (1/2 solidius) et le 1 1/2 scripulum (3/8 solidius). Plus tard durant son règne, Constantin repris l'émission de monnaies d'argent, qui semblent avoir pratiquement cessé après les grandes émissions de la tétrarchie. Il y eut 2 coupures principales dans ce métal : le Miliarense (1/18 solidius) et la silique (1/24 solidius). La silique était de même poids que l'argenteus de Dioclétien (1/96 livre d'argent).
Le IV° siècle
Le monnayage de bronze du IV° siècle pose de nombreux problèmes. Le follis déclina rapidement en poids, et cela sur près d'un demi-siècle, jusqu'au règnes de Constans et de Constance II, ou il n'était plus qu'une mince piécette d'environ 15 mm de diamètre et d' 1,65 gramme. Comme l'unité de bronze changeait continuellement, il est difficile d'établir sa relation avec les coupures d'or ou d'argent. En 348, Constance II et Constans créèrent une monnaie de bronze plus lourde appelée centenionalis, et certains des empereurs suivants tentèrent de restaurer le monnayage de bronze.
Magnentius et Julien II
Magnentius (350-353) et Julien II (360-363) frappèrent tous deux de grandes monnaies (d'un diamètre de 30 mm) et Gratien créa une monnaie ressemblant au centenionalis. Dans tous les cas, ces tentatives furent de courte durée, et après la mort de Théodose, en 395, seules les petites coupures de bronzes continuaient à être émises régulièrement.
Fin du IV° siècle, et V° siècle
Comme on sait très peu de chose sur ces monnaies de bronzes du bas empire, on se réfère à elle sous le nom d'Ae (bronze) 1, Ae 2, Ae 3, Ae 4. L'Ae 1 étant la plus grande.
Le monnayage du V° siècle s'effectua principalement sur l'or, avec le solidius, le semissis et le trémissis (1/3 solidius). Ce dernier avait été introduit par Théodose pour remplacer le 1 1/5 scripulum. Très peu d'argent fut émis et le bronze, qui consistait en de mince piecettes (AE 4) était fabriqué en petites quantités. Les périodes relativement courte de frappe de ces monnaies permit d'écouler l'immense quantité d'imitations barbares qui circulaient dans l'empire
Les réformes d'Anasthase et l'arrivé du système byzantin
En 498, Anastase I créa une nouvelle série de monnaies de bronze complètement révolutionnaire, chaque coupure portant sa marque de valeur bien en évidence sur le revers. Comme ces monnaies marquent une coupure avec la tradition du monnayage romain, la réforme de 498 est tout appropriée pour y faire débuter le monnayage byzantin, au moins pour le bronze

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Notice biogarphique sur tous les empereurs romains :

http://ibelgique.ifrance.com/lulucom/emp00.htm